Cinq de coeur (Critique)

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Mise en scène : Meriem Menant.
Directeur musi­cal : Didi­er Louis.
Lumières : Emmanuelle Faure.
Son : Math­ieu Bionnet.
Cos­tumes : Eymer­ic François & Anne de Vains.
Avec : Pas­cale Costes, Karine Sérafin, San­drine Mont-Coudi­ol, Patrick Laviosa & Fabi­an Ballarin.

Résumé : Ce soir, grand con­cert de pres­tige ! Cinq de Cœur attaque son fameux pro­gramme roman­tique alle­mand qui fait le délice des mélo­manes de tous bor­ds : Brahms, Schu­bert, Bach ! Mais… que se passe-t-il ? Des mains soudain incon­trôlables, le bary­ton qui perd la tête… Nos cinq acro­bates de la voix se livrent alors à une exhi­bi­tion dont ils per­dent tout con­trôle ! Brahms bous­cule Scor­pi­ons, Nina Simone se con­fronte au « Chanteur de Mex­i­co », Schu­bert tutoie Mylène Farmer, Queen tient la dragée haute à Saint-Saëns…

Notre avis (Cri­tique parue lors des représen­ta­tions de 2014) : Pour leur nou­v­el opus, le quin­tette des Cinq de cœur réus­sit une fois encore son pari et signe un spec­ta­cle épatant. Dans ce délire a cap­pel­la où chaque pro­tag­o­niste s’appelle Michèle/Michel, le réper­toire alle­mand ger­manique en prend pour son grade. Dès les pre­mières mesures le pub­lic, qui a eu le temps d’apprécier les facéties du groupe, qui existe depuis 1991, guette le faux pas, le geste qui va tout déclencher. Il se crée ain­si une con­nivence entre les cinq chanteurs et les spec­ta­teurs (fidèles ou néo­phytes). Mis en scène par Meriem Menant (alias Emma la clown), le tra­vail sur la gestuelle est minu­tieux, les facéties par­faite­ment maîtrisées. Et le plaisir de décou­vrir des musiques con­nues, tels les musiques des films Jaws ou celle d’Un éléphant ça trompe énor­mé­ment, des chan­sons revis­itées des Scor­pi­ons, de Dal­i­da, se mêle à celui de décou­vrir les per­son­nal­ités de cha­cun des chanteurs, de la diva un rien rigide à la jeune amoureuse éplorée.

Une belle cohé­sion : les cinq s’amusent et nous invi­tent à entr­er dans la danse. La con­stante des airs alle­mands ger­maniques, ce con­cert impos­si­ble comme fil rouge qui ouvre sur l’absurde, offre de nom­breuses com­bi­naisons. La séquence de la boum est à mourir de rire, celle du chanteur Mex­i­co à l’imposant som­brero l’est tout autant. Et les moments de belle émo­tion ne man­quent pas non plus, à l’instar de cette très belle évo­ca­tion de « La chan­son d’Hélène », extraite du film Les choses de la vie.

Du tra­vail, il en faut pour aboutir à cette par­faite maîtrise du chant, men­er un spec­ta­cle sans temps mort. Les cos­tumes amu­sants, les lumières soignées par­ticipent de la réus­site de cette entre­prise. Seul le titre s’avère trompeur : sans retour, ce con­cert ? Pas du tout, l’envie de revenir y assis­ter l’emporte !

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