How To Succeed in Business Without Really Trying (Critique)

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Theâtre de Ménilmontant – 15, rue du Retrait, 75020 Paris.
Du 9 au 11 mai 2017 à 20 h.

Un grand clas­sique de Broad­way pour la pre­mière fois à Paris : un univers col­oré et joyeux qui met en scène le monde des affaires.

L’ac­tion se situe dans l’Amérique des années 50 et met en scène Pier­re­pont Finch, un jeune laveur de car­reaux qui tente de s’im­mis­cer dans le monde de l’en­tre­prise en suiv­ant les pré­ceptes d’un livre appelé Com­ment réus­sir dans les affaires sans vrai­ment essay­er. Son art de l’es­broufe et ses tal­ents d’im­pro­vi­sa­tion vont lui ouvrir les portes de la World Wide Wick­et Com­pa­ny, une entre­prise où se côtoient employés dévoués, hommes d’af­faires arriv­istes et secré­taires désespérées.

Notre avis : Se frot­ter à une œuvre mécon­nue et assez imposante est un défi com­plexe. La troupe de 27 Sav­ille, qui a déjà présen­té voilà quelques semaines The Wild Par­ty, aime les paris de taille et se donne les moyens de les relever. En effet cette propo­si­tion, faite avec peu de moyens mais avec une énergie et une envie déli­cieuses, convainc.

Tout comme pour la mise en scène précé­dente, les dia­logues sont en français et les chan­sons en anglais. Mais des sur­titres vien­nent aider les non-anglo­phones, ce qui est une bonne idée. Si tout n’est pas par­fait dans cette pro­duc­tion, nous ne chipoterons pas et met­trons l’accent sur ce dynamisme et cette envie d’être sur scène pour défendre une comédie musi­cale au thème qua­si­ment d’actualité. Il y est ques­tion en effet d’un Rasti­gnac bien décidé à gravir tous les éch­e­lons du pou­voir (dans une com­pag­nie, diriger le pays ce sera sans doute pour plus tard !) et le tout grâce à un livre, sorte de gri­moire dont les con­signes, appliquées à la let­tre, per­me­t­tront au jeune Finch, ancien laveur de car­reau, de diriger en quelques mois la société qui l’employa comme grouil­lot. Un monde d’hommes d’affaires côtoie celui des secré­taires, les élec­trons libres appa­rais­sant comme autant de grains de sable dans un rouage qui se veut bien huilé. L’humour est con­stant, la dénon­ci­a­tion de l’ambition dévo­rante fine. L’histoire d’amour n’est pas oubliée, bien enten­du, mais elle se révèle cocasse et com­plexe à souhait. Pam­phlet sur l’arrivisme et ses con­séquences, la comédie musi­cale est donc servie par une troupe pleine d’allant, accom­pa­g­née de cinq musi­ciens. Pour faire bouger les comé­di­ens-chanteurs, des choré­gra­phies respec­tant l’état d’esprit des spec­ta­cles des années 50 élec­trisent l’espace. Toute la troupe a bien assim­ilé les exi­gences du genre et lui rend hom­mage avec une belle sincérité. Cer­tains tableaux d’ensemble ne man­quent pas de panache.

Autant dire que cette troupe four­nit le fruit d’un réel tra­vail, un bel investisse­ment per­son­nel et col­lec­tif, que nous ne pou­vons que soutenir.

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