La Belle Escampette (Critique)

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Écri­t­ure, mise en scène : Claire Monot
Musique : Anaïs Pin
Scéno­gra­phie, col­lab­o­ra­tion à la mise en scène : Joce­lyne Jault
Lumières : Jean-Noël Launay

Avec
Claire Monot : jeu
Anaïs Pin : violoncelle

Pro­duc­tion Articulture
Avec l’aide du Con­seil Général de Saône et Loire et du Con­seil Région­al de Bourgogne

© Emmanuel Math­ias — Gérard David

Avec le sou­tien de l’E­space des Arts-Scène Nationale de Châlon-sur-Saône, du FRAC Théâtre et de l’EPCC Théâtre de Bourg en Bresse

Durée : 45 minutes
Tout pub­lic à par­tir de 4 ans

Dans un château, deux soeurs issues de l’aristocratie vivent sous la dom­i­na­tion d’un roi, respectueuses des codes, de leur rang et de leur con­di­tion fémi­nine. Elles appren­nent docile­ment la musique et le chant, les règles de savoir vivre et le culte de la beauté. L’une est crain­tive et sérieuse, l’autre impul­sive et spon­tanée. Dans ce huis clos où la pureté côtoie la cru­auté, la princesse débor­dante de vie fait bas­culer le rap­port de dom­i­na­tion et entraîne l’autre vers la libération.

Ce con­te à l’univers baroque mêle, avec deux voix et un vio­lon­celle, des com­po­si­tions orig­i­nales et des mélodies anci­ennes. Les mots y son­nent comme une musique, et les textes en vieux français ou en latin pren­nent la saveur d’une langue imag­i­naire. Référence affir­mée à la musique anci­enne, le tra­vail de com­po­si­tion et d’arrangement d’Anaïs Pin se joue des épo­ques et fait voy­ager l’auditeur d’une esthé­tique à l’autre.

C’est l’éternelle jeunesse des princess­es qui pose un regard sur le culte de la beauté fémi­nine et du sen­ti­ment amoureux.

Notre avis :

Claire Monot et Anaïs Pin créent avec La Belle Escam­pette une his­toire de sœurs vivant dans une prison dorée. Les deux sœurs sont en effet enfer­mées physique­ment dans un château mais elles le sont égale­ment morale­ment, avec des règles et inter­dits stricts à respecter, en par­ti­c­uli­er lors des vis­ites régulières du roi.

Les deux inter­prètes livrent de belles séquences musi­cales bien ryth­mées par le vio­lon­celle d’Anaïs Pin. Elle varie les reg­istres, de la musique anci­enne aux musiques actuelles, en alter­nant entre les sonorités de cordes frap­pées ou pincées. Elle utilise égale­ment son vio­lon­celle pour jouer des per­cus­sions. Les voix des deux artistes se mari­ent bien, pour le plaisir des petits et des grands.

La com­plic­ité exis­tant entre Claire Monot et Anaïs Pin est agréable tant dans les séquences musi­cales que dans les scènes de comédies. En con­traste avec le faste sup­posé d’un château, les élé­ments de scéno­gra­phie sont sobres mais util­isés à bon escient. En revanche, le livret gag­n­erait à con­tenir plus de rebondisse­ments avant le coup de théâtre final. La con­clu­sion mérit­erait quant à elle d’être ren­due plus explicite pour le jeune pub­lic, les par­ents étant régulière­ment inter­rogés à l’issue de la représen­ta­tion. Hormis ces réserves, cette approche de la « vie de château » demeure plaisante, loin des stéréo­types sur la vie rêvée des princesses.

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