Mamma Mia! (Critique)

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Musique d’ABBA (Ben­ny Ander­s­son, Björn Ulvaeus).
Livret : Cather­ine Johnson.
Mise en scène : Phyl­l­i­da Lloyd.
Scéno­gra­phie : Mark Thompson.
Créa­tion lumière : Howard Harrison.
Super­vi­sion musi­cale, arrange­ments : Mar­tin Koch.
Choré­gra­phie : Antho­ny Van Laast.

À l’occasion d’une tournée inter­na­tionale, la comédie musi­cale culte Mam­ma Mia! est de retour à Paris pour dix-huit représen­ta­tions excep­tion­nelles à La Seine Musi­cale. Suc­cès mon­di­aln il est sans con­teste le musi­cal le plus vu et le plus atten­du par le pub­lic. À ce jour, le spec­ta­cle a con­quis plus de 60 mil­lions de spec­ta­teurs, avec cinquante pro­duc­tions traduites dans seize langues. Il est devenu en 2011 le pre­mier musi­cal joué en man­darin et détient le record du 8e show le plus joué à Broad­way affichant 14 années de représentations.

Notre avis : Autant être hon­nête, Mam­ma Mia! est un show culte dont on ressort rarement déçu. C’est même, sans doute, l’un des seuls spec­ta­cles musi­caux dont le pub­lic con­naît par cœur tous les titres, du début à la fin. Que des tubes évidem­ment, signés du kitschissime groupe Abba, et qui provo­quent instan­ta­né­ment une envie de danser.
Le show pro­posé depuis le 4 octo­bre à la Seine Musi­cale ne déroge pas à la règle. Avec son orchestre live et sa dis­tri­b­u­tion inter­na­tionale de haut vol, c’est un superbe cadeau d’anniversaire offert au pub­lic, à l’occasion de cette tournée mon­di­ale offi­cielle célébrant les vingt ans du spectacle.
Pro­duit pour la pre­mière fois au Prince Edward The­atre de Lon­dres le 6 avril 1999, Mam­ma Mia! est la vision géniale de la pro­duc­trice anglaise Judy Craymer met­tant en scène les chan­sons mythiques d’Abba sur un réc­it on ne peut plus cocasse : les tribu­la­tions de Sophie, de sa mère Don­na, et de ses trois pères poten­tiels, sur une île par­a­disi­aque grecque.
Face à cette his­toire con­nue de tous et à un pub­lic de la Seine Musi­cale con­quis d’avance, la troupe 2019 se mon­tre large­ment à la hau­teur et offre de bout en bout un show irréprochable, rodé à la per­fec­tion. On cherche même en vain les défauts dans cette pro­duc­tion… De l’orchestre (dirigé par Mark Mac­don­ald) faisant la part belle à la bat­terie et à la basse, aux danseurs dont les choré­gra­phies sont impec­ca­bles, en pas­sant par une flu­id­ité des change­ments de décors, l’ensemble est dynamique, effi­cace, totale­ment professionnel.
Côté dis­tri­b­u­tion, sans sur­prise et à juste titre, le trio des anci­ennes copines chanteuses raflent la mise. Sharon Sex­ton (Don­na) (Bil­ly Elliot, Olivi­er ! Jane Eyre) assure un génial « The Win­ner Takes It All », récoltant une ova­tion ; Nicky Swift (Les Mis­érables, Cats) est une for­mi­da­ble Rosie ; quant à Helen Anker (Tanya) elle est absol­u­ment hila­rante — for­mée au Roy­al Bal­let School, elle a joué dans My Fair Lady, Carousel, Fame, Parade, A Cho­rus Line, de Min­neapo­lis à Broad­way en pas­sant par le pres­tigieux théâtre roy­al de Lon­dres. Toutes les trois assurent le show, autour du duo Emma Mullen et Toby Miles (Sophie et Sky), presque éclip­sés mais tous les deux par­faits. Pour le reste, les tubes d’Ab­ba n’ont plus à prou­ver leurs effets !
Il y a une dizaine d’années, Mogador avait présen­té le spec­ta­cle en français, désta­bil­isant par­fois les spec­ta­teurs. Pas de risque ici avec cette ver­sion orig­i­nale en anglais sur­titré. Le pub­lic, qui mur­mure timide­ment aux pre­mières mesures, finit par chanter à tue-tête ces stan­dards devenus intem­porels « Gimme, Gimme, Gimme », « Take A Chance On Me » et autre « Voulez-vous ». Et il finit par y avoir autant de déhanchés dans la salle (vaste et loin d’être la mieux adap­tée à ce genre de spec­ta­cles) que sur scène.
Comme le veut la tra­di­tion, après deux heures de show, la troupe offre un rap­pel à un pub­lic debout qui en aimerait encore. Hap­py birth­day Mam­ma Mia! Vingt ans après, nous sommes tous des « Danc­ing Queen » !

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