Hairspray

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Livret : Marc O’Donnel & Thomas Meehan.
Paroles : Scott Wittman & Marc Shaiman.
Musique & arrange­ments : Marc Shaiman.
Met­teur en scène : Ned Grujic.
Orches­tra­tions : Harold Wheeler.
Son : Simone Del­la Scala.
Créa­tion cos­tumes : Lel­la Diaz.
Con­cep­teur lumières : Alin Teodor Pop.
Direc­tion vocale & musi­cale : Raphaël Sanchez.

Résumé : L’action se déroule à Bal­ti­more, en 1962. Tra­cy Turn­blad, jeune fille ado enrobée et à la chevelure imposante, rêve de danser dans l’émission de télé Corny Collins Show, l’émission à la mode chez les jeunes de Bal­ti­more. Lorsque la sta­tion de télévi­sion locale organ­ise des audi­tions pour trou­ver une nov­el­le danseuse, Tra­cy s’imagine déjà réal­isant ses rêves à la télévi­sion. Mal­gré son embon­point et les mis­es en garde de sa mère, Tra­cy Turn­blad y parvient, devenant alors la cible d’Amber, jusque-là reine du show. Link, son copain vedette, s’éloigne alors d’elle. Tra­cy au pays des mer­veilles du show-biz se rend alors vite compte de la ségré­ga­tion qui sévit dans les Etats-Unis de l’époque. Elle décide alors de man­i­fester pour l’intégration des “Noirs” et des “gros” au risque d’être pour­suiv­ie par la police et de ne pas pou­voir par­ticiper au con­cours de “Miss Hair­spray”. Hair­spray ressus­cite les années 1960 fausse­ment naïves, pétil­lantes et sucrées de l’Amérique ségré­ga­tion­niste où, der­rière les sourires appuyés du rêve améri­cain, se cachet de vrais débats de société comme le racisme, l’intolérance et le con­flit qui oppose les con­ser­va­teurs qui sont con­tre l’intégration des per­son­nes de couleur et les pro­gres­sistes qui y sont favor­ables. La musique et la danse devi­en­nent alors des instru­ments pour exprimer l’esprit de rébel­lion et com­mu­ni­quer les valeurs qui sont les piliers essen­tiels de toute démocratie.

Notre avis : Dans la série des feel good musi­cals aux titres évo­quant un pro­duit capil­laire, Hair­spray revient aujourd’hui à Paris pour une quin­zaine de représen­ta­tions. Il s’agit en fait de la ver­sion décou­verte en 2010, avec ses qual­ités… et ses défauts. Ain­si, si l’on com­pare cette pro­duc­tion avec son con­cur­rent laqué de Mogador, décors, cos­tumes, lumières et choré­gra­phies font indé­ni­able­ment les frais d’un bud­get réduit. Au-delà de ces prob­lèmes de moyens, cette reprise manque quelque peu de folie, de démesure et d’effet « waouh ». Il n’en reste pas moins une œuvre ent­hou­si­as­mante au pos­i­tivisme bien­venu. Son livret opti­miste prô­nant le droit à la dif­férence est ryth­mé par des morceaux enlevés et, même s’ils sont en nom­bre réduit, les musi­ciens en direct par­ticipent évidem­ment à la réus­site du spec­ta­cle, sous la direc­tion de Raphaël Sanchez. Côté inter­pré­ta­tion, les pre­miers rôles se font indé­ni­able­ment vol­er la vedette par les ténors du genre qui incar­nent les per­son­nages dits sec­ondaires. Ain­si, Vir­ginie Per­ri­er et Tiffanie Jamesse sont par­faite­ment odieuses en harpies décol­orées ; Gilles Vajou cabo­tine plaisam­ment et apporte beau­coup de ten­dresse à son Wilbur. Enfin, Guil­laume Bouchède com­pose une Edna tout à fait irré­sistible grâce à un jeu tout en finesse pour un rôle tout en démesure. Le pub­lic ne s’y trompe pas et ova­tionne cha­cune de ses appari­tions. Ce tal­entueux quatuor vaudrait à lui seul le déplace­ment. Si on y asso­cie les bons sen­ti­ments, l’humour et l’énergie dis­til­lés par l’œuvre, Hair­spray pos­sède des argu­ments de poids pour défendre un spec­ta­cle famil­ial qui met de bonne humeur.

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