Inca, la voix de la sagesse

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Dès le 26 novem­bre prochain, il incar­n­era Boud­dha dans le grand spec­ta­cle famil­ial Sid­dhartha, l’Opéra Rock au Palais des Sports. Décors pharaoniques, cas­cadeurs, chœurs et cos­tumes à foi­son, le show promet d’être impres­sion­nant. A quinze jours de la pre­mière, Regard en Coulisse a ren­con­tré Inca, éter­nel rock­er, sage et rebelle.

Notre dernière ren­con­tre remonte à décem­bre 2015, lorsque vous teniez l’un des rôles phares de La Légende du roi Arthur (Méléa­gant), que s’est-il passé pour vous depuis ?

Après une telle aven­ture, il m’était indis­pens­able de retourn­er dans le Sud de la France, et de retrou­ver mes racines. J’avais besoin de me recen­tr­er intime­ment, mais aus­si artis­tique­ment, en tra­vail­lant mes pro­pres pro­jets. J’ai enreg­istré mon EP « Je me sens vivant », don­né des con­certs à Paris et partout en France. Nous avons aus­si tourné le clip avec Thier­ry Vergnes, qui a notam­ment réal­isé ceux de Céline Dion. C’était fon­da­men­tal de revenir à mon essence, à mon univers musical.

Et finale­ment, vous revoilà sur une comédie musicale…

Mais pas n’importe laque­lle ! Après le Roi Arthur, j’ai reçu beau­coup de propo­si­tions, mais elles ne tran­chaient pas assez, à mon goût. Ce n’était pas suff­isam­ment le grand écart. En voy­ant l’annonce du cast­ing de Sid­dhartha, j’ai trou­vé exacte­ment le sujet qui me touchait, le rôle qu’il me fal­lait. Non seule­ment, j’ai une cer­taine spir­i­tu­al­ité depuis tou­jours, mais en plus, pass­er de Méléa­gant (l’ennemi du roi Arthur, N.D.L.R.) à Boud­dha, c’est cela que je cher­chais ! J’ai con­tac­té David Clé­ment-Bayard (l’auteur-compositeur), nous nous sommes tout de suite enten­dus. L’idée avait du sens, le pro­jet était grandiose. Dès la pre­mière audi­tion, j’ai croisé des regards, j’ai ressen­ti comme une intu­ition : j’étais à ma place, tout pre­nait sens. Je savais que c’était là. La suite me l’a prouvé !

Sid­dhartha reste cepen­dant un vrai mys­tère pour le grand public…

Sid­dhar­ta Gau­ta­ma, qui vécut il y a 2 500 ans au nord de l’Inde, est le fils héri­ti­er du cou­ple roy­al du clan Shakyas. Les signes accom­pa­g­nant sa nais­sance mon­trent qu’un des­tin hors du com­mun l’attendait. Et pour cause : il est aujourd’hui mon­di­ale­ment con­nu sous le nom de Boud­dha. En Occi­dent, cette his­toire est totale­ment incon­nue. Il y a cette stat­ue que l’on voit partout, mais dont per­son­ne ne con­nait réelle­ment l’histoire. Moi-même, je l’ignorais. La mort de sa mère à sa nais­sance, les rival­ités et les jalousies au sein du clan, toutes ces étapes qui l’ont amené à s’enfuir, à méditer et finale­ment à devenir cet homme charis­ma­tique. Depuis deux ans, j’ai énor­mé­ment lu, j’ai cher­ché à m’influencer. Out­re le yoga, que je pra­tique désor­mais, j’ai passé des heures en médi­ta­tion dans un tem­ple tibé­tain, j’ai reçu des enseigne­ments, et surtout je suis par­ti en Inde. Sur ses pas. Je me suis ren­du à Bod­hgaya, le site même où sous ce grand arbre, Sid­dhartha a atteint l’il­lu­mi­na­tion, devenant le Boud­dha c’est à dire « celui qui est éveil­lé ». Pour moi, il était fon­da­men­tal de retourn­er sur les traces de cet homme. Je voulais ressen­tir tout cela, m’imprégner au plus pro­fond de son his­toire.  Comme un acteur. C’est cela notre méti­er. Ce n’est pas sim­ple­ment être inter­prète et se con­tenter de faire un défilé de chan­sons, mais c’est vivre les choses et surtout les faire vivre. Voilà le spec­ta­cle vivant : incar­n­er, faire décou­vrir, faire partager, pour vrai­ment délivr­er l’histoire au plus proche de ce qui a pu se passer.

En 2015, vous disiez que votre iden­tité musi­cale était le rock, que vous étiez heureux de jouer un méchant, un rebelle, un bad boy. On sem­ble, a pri­ori, en être plutôt loin…

(Il éclate de rire) Oui et non ! N’oublions pas qu’au départ, Sid­dhartha, c’est un vrai rebelle ! Voué à être prince, dans ce roy­aume des Indes, il a quand même refusé totale­ment ce statut, refusé d’être ce que son père, le roi, exigeait de lui. Alors qu’il lui impo­sait une édu­ca­tion stricte pour le pré­par­er à cette vie de pou­voir, bien décidé à en faire un homme puis­sant, riche, autori­taire, Sid­dhartha s’est révolté. C’est un aspect majeur et très intéres­sant de sa vie. Son des­tin va rad­i­cale­ment changer…

Pourquoi un opéra rock ?

C’est un par­ti pris choisi par le créa­teur David Clé­ment-Bayard. Une comédie musi­cale com­prend des scènes de théâtre par­lé. Là, ce ne sera pas le cas, ce sera 100 % musi­cal. Toute l’histoire sera présen­tée en chan­sons. Cela peut s’apparenter à un spec­ta­cle comme Star­ma­nia. On est tout à fait dans cette dynamique-là. J’ajoute que ce n’est pas un sim­ple spec­ta­cle sur la spir­i­tu­al­ité comme il y en a déjà eu, mais un vrai show pour faire décou­vrir un des­tin hors du com­mun. Quant au meilleur moyen de retran­scrire musi­cale­ment l’énergie, la révolte, mais aus­si la force et le charisme de Sid­dhartha, c’est le rock. Et moi je reste un rocker !

Juste­ment, qu’y a‑t-il de Sid­dhartha en vous ?

Le côté rebelle, on y revient tou­jours ! J’ai tou­jours été un peu révo­lu­tion­naire. Je n’aime pas suiv­re le mou­ve­ment, être dans un moule. La plus belle chose que l’humain doit com­pren­dre c’est d’être soi, c’est d’ailleurs le titre d’une des chan­sons de mon album. Et puis, être rebelle c’est aus­si ne pas accepter cer­taines choses que nous subis­sons dans le monde, ne pas rester les bras croisés. Il y a aus­si cette soif de lib­erté, et ce souci de ne retenir que le côté posi­tif des choses, même dans le pire. Tou­jours être dans la joie, dans l’amour. C’est ce mes­sage que Sid­dhartha a insuf­flé au monde. Atten­tion, je ne me prends pas pour un dis­ci­ple ! Je reste lucide. Je suis juste moi-même ! Un artiste avec son par­cours, ses suc­cès, ses échecs dont je tire tou­jours des leçons.

©Philippe FRETAULT

La majeure par­tie de l’équipe est novice en terme de spec­ta­cles musi­caux, et le thème est osé, c’est un vrai pari…

Oui bien sûr, c’est risqué. Lorsque l’on se lance dans un pro­jet d’une telle enver­gure, on ne sait pas ce que cela don­nera. Mais en France, on ne prend plus de risque. C’est beau juste­ment de voir une équipe, réu­nie autour du pro­jet d’un homme, se lancer et s’y met­tre à fond, en se don­nant tous les moyens. David Clé­ment-Bayard avait le rêve de faire con­naître cette his­toire. Pour cela, il fait les choses en grand et le spec­ta­cle va être excep­tion­nel. Trente-cinq artistes, des décors impres­sion­nants, dont le fameux arbre de la révéla­tion, des cas­cadeurs, des cos­tumes sub­limes pour un grand show des­tiné à toute la famille. On sort vrai­ment des sen­tiers battus.

Et puis, j’ai tou­jours pris des risques dans ma car­rière. Si on ne les prend pas en tant qu’artiste, quand les prend-on ? Le monde con­di­tion­né, asep­tisé, sans émo­tion, ne m’intéresse pas. Il faut accepter les défis, se lever ! Sans risque, on ne peut pas faire chang­er les choses ! Enfin, au-delà de son his­toire, c’est aus­si le mes­sage du Boud­dha que l’on va délivr­er sur scène. Chaque artiste est dans cet état d’esprit, de délivr­er une authen­tic­ité, de retrou­ver des valeurs humaines. On en manque claire­ment aujourd’hui. On est dans le spec­ta­cle vivant. Venez. Venez en pren­dre plein les yeux et plein le cœur !

Sid­dhartha, l’Opéra Rock.
Dès le 26 novem­bre au Palais des Sports de Paris. 
Toutes les infos sur : http://siddharthaloperarock.com/

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